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29 juillet 2007

ongles cassés

       Tout ceci n'a pas vraiment d'importance dans le fond. Juste que cela me consumme petit à petit. Je ne suis pas vraiment là, puisque mon esprit survole le sien sans qu'il ne s'en apperçoive. Non, mais je vais bien. Tout va bien. En face de moi il y a juste ce trou noir qu'il faut que je franchisse. Trou noir que je ne connais pas, trou noir qui me fait peur, trou noir sans indice, sans rumeur, sans rien pour guider quoique ce soit, sans la moindre lueur. Comme si tout ceci me semblait perdu d'avance. Ou bien tout ceci je l'imagine trop bien pour le rendre vrai. Tout ceci je me l'imagine si fort, si intensément que je me dis que ça ne peut pas être aussi bien en vrai. Mais je continue quand même, parce que continuer c'est ce que je dois faire. Je dois continuer. Où ? je n'en sais rien du tout. Continuer dans le vague à gémir que parfois tout va mal, à frémir que parfois tout va bien. Continuer par curiosité, par stimulation, par surprise, pour raviver la flamme d'une enfant morte. Je ne sais pas ce que j'écris, tout va trop vite, mes doigts sur le clavier sont comme les tentacules de mes pensées, et je ne réfléchis pas à ce qui va s'afficher sur l'écran. Ce que je lis sur l'écran et que je suis entrain d'écrire je le découvre pour la première fois, comme si je ne l'avais pas écris moi-même.

       Regarder la pleine lune et se taire. Entendre la nuit entrer dans mes oreilles. Surtout se taire. Ne pas respirer trop fort pour ne pas briser la symphonie de la lune. Les étoiles, les nuages par-dessus les étoiles, le gris, l'or et l'argent bleu foncé et noir-violet des nuages, l'ombre de la forêt et des montagnes, comme des monstres sacrés. Je tremble d'énergie. Je bois ce paysage jusqu'à le devenir, qu'il rentre en moi par tout les pores de ma chair, par tout les orifices de mon corps, jusqu'à ce que je ne sois plus un corps mais un esprit seulement appartenant à ce paysage divin. Le vent soudain, brise la chaîne de mes pensées, et me rapelle ma condition. Être humain au filament de vie si mince, qui passe son temps à gaspiller sa vie et sa vie à gaspiller son temps. Essence de vie qui parcourt presque un siècle, que comptes tu faires des soixantes dix années qui te restent à vivre ? Je ne sais pas à vrai dire. Je veux avoir une belle âme et une grande intelligence. Je voudrais être sage, sereine, et confiante. Je voudrais trouver l'équilibre et l'harmonie. Trouver la note qui vibre en moi. Ma propre note, ma vibration. Voilà ma quête pour l'instant. Si je remplie cette quête, je n'aurais plus besoin de croire au bonheur, je n'aurais plus besoin de quoique ce soit. Je consume une profonde cigarette de Bouddha...

       Là en bas, c'est là. C'est sous la peau du ventre et dans l'ossature, jusque dans les trippes. Et ça monte jusqu'au cerveau et ça ne ressors plus jamais. Ca reste. Et tout les matins en vous reveillant, le cerveau vous le rappel. Mais aussi par moments dans la journée et tout les soirs avant de vous endromir, devant la télévision, accrochée à votre guitare, pendant les repas, avant et après aussi, lorsque vous prenez votre douche ou que vous sortez vous promener en tentant, tant bien que mal d'oublier ce que votre cerveau, ou votre âme vous montre. Je ne peux rien faire contre. Je ne veux pas faire quelque chose contre. J'adore ça. Et puis parfois des signes extérieurs viennent à vous, et directement vous balance quelque chose dans le ventre, même à des milliers de kilomètres... Et du coup, j'aime tellement ressentir ça que j'ai peur de ne plus le ressentir à nouveau. Que cela s'éteigne. Alors je deviens froide, éteinte, absente... Je ne veux pas que ça s'en aille, je veux que ça reste toujours comme ça. Que rien ne bouge dans le temps, que le temps s'arrête maintenant. Maintenant ! Mais, dans le fond, je ne suis pas comme ça. Je brûle des pieds à la tête, je tremble et perds totalement de contrôle de moi-même, je suis faible et aliénée, maladroite et anxieuse.

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